Exil de Bruxelles : l'immobilier qui poussent les habitants à fuir - On n'est pas des Pigeons

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Depuis une décennie, Bruxelles fait face à une flambée spectaculaire des prix de l’immobilier. En dix ans, les prix des maisons ont augmenté de plus de 33%. Conséquence directe : un exode vers les régions périphériques, parfois jusqu’à 50 kilomètres de la capitale.

Pont-à-Celles, près de Charleroi, c’est ici que Jeroen et son fils se sont installés il y a deux ans. Ce fonctionnaire bruxellois a choisi cette petite ville hennuyère pour son accessibilité en transport en commun : chaque jour, lui et son fils Nino, qui fréquente une école flamande à Bruxelles, prennent le train pour se rendre dans la capitale. "Le but étant de garder le lien avec Bruxelles, où nous avons nos amis".

Le choix de vivre à Pont-à-Celles s’est imposé à Jeroen pour des raisons budgétaires. À Bruxelles, il ne trouvait que des appartements une chambre, ne correspondant pas à ses besoins : "Pour le même prix à Bruxelles, vous n’avez que deux garages peut-être !". Avec 96.000 euros, Jeroen a pu acquérir une maison de 120 m², nécessitant des travaux, certes, mais offrant une qualité de vie incomparable : "Nous avons un potager, des poules et une vue sur la campagne. Les voisins sont hyper sympathiques, l’accueil dans le Hainaut est vraiment chouette".

Pour certains Bruxellois, la situation est préoccupante. Les prix des maisons dans la capitale continuent de s’envoler, atteignant par exemple 3099 euros par mètre carré à Forest, la commune d’origine de Jeroen. Soit près de deux fois plus cher qu’à Pont-à-Celles. Des quartiers périphériques comme Evere, affichent également des prix très élevés comme témoigne ce couple bruxellois : "Nous avons un budget de 230.000 euros pour un appartement deux chambres, nous cherchons depuis un an mais en vain. C’est clair qu’avec notre budget on pourrait trouver une petite maison avec jardin en Wallonie."

Face à l’impossibilité d’acheter, beaucoup se tournent vers la location. Mais là aussi, les prix flambent. En 2023, la moyenne des loyers à Bruxelles atteint 1249 euros par mois, avec une augmentation de 20 à 30% depuis 2020. "De nombreux acheteurs potentiels repoussent leur projet d’achat et choisissent de louer à court terme, espérant que la situation s’améliore. Mais cette demande croissante pour la location contribue également à faire grimper les prix", explique Sylvain Couchant, agent immobilier chez Century 21.

La conséquence de cette pression immobilière : en 2023, Bruxelles a enregistré un solde migratoire négatif. La capitale a perdu l’année passée 18.225 habitants.


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