La robustesse du vivant, une troisième voie pour l’architecture ?
par Olivier Hamant
RDP - INRAE, CNRS, UCBL1, ENS de Lyon
« Toute intervention présuppose une destruction, détruis avec conscience », cet aphorisme du professeur et architecte suisse, Luigi Snozzi nous préoccupe, les disciplines enseignées par notre faculté étant à l'origine de l'artificialisation des territoires et du recul de la biodiversité. Le Manifeste de LOCI fait état de l’engagement de nos enseignements pour un habitat durable.
Nous vivons une période exceptionnelle de l’histoire de l’humanité : nous avons atteint une dimension d'interférence avec notre environnement qui remet en cause notre viabilité sur Terre. Nous en avons conscience. Comment habiter la Terre ? La leçon inaugurale d’Olivier Hamant (auteur du livre La troisième voie du vivant, paru, en février dernier chez Odile Jacb) viendra nourrir notre réflexion à ce sujet.
Fasciné par la diversité et l’harmonie qui se dégage des êtres vivants (formes, couleurs, mouvements, communautés…), Olivier Hamant, avec son équipe de recherche en biologie, a eu l’occasion d’analyser certains mécanismes moléculaires et cellulaires sous-jacents chez les plantes. Cette exploration révèle des facettes du vivant à caractère universel, car partagées entre toutes les espèces. Que nous enseignent les découvertes récentes sur le fonctionnement du vivant, des plus grandes aux plus petites échelles ?
Au-delà de certains mécanismes biologiques remarquablement efficaces, elles mettent en avant le rôle fondamental des erreurs, de la lenteur, des incohérences dans la construction et la robustesse du monde naturel. Au cours de l’évolution, ce sont bien les stratégies permettant aux systèmes vivants d’acquérir une certaine stabilité malgré les fluctuations environnementales qui ont été sélectionnées.
Dans une société conduite par le culte de la performance, pourrait-on s’inspirer de ces découvertes biologiques pour constituer un contre-modèle ? Le vivant pourrait-il ainsi nous ouvrir une autre voie ? Une voie qui, au nom de la robustesse, impliquerait d’être parfois « contre-performant ».
Lors de sa leçon inaugurale à LOCI Tournai le 26 octobre prochain, Olivier Hamant nous proposera des pistes d’action concrètes et esquissera des solutions pour un avenir viable et réconcilié avec la nature.
Olivier Hamant est chercheur à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) au sein de l’École normale supérieure de Lyon. Biologiste interdisciplinaire, il a publié une centaine d’articles scientifiques, notamment sur les mécanismes cellulaires guidant la forme des plantes. Il dirige également l’Institut Michel-Serres et assure des formations sur la nouvelle relation de l’humanité à la nature.
par Olivier Hamant
RDP - INRAE, CNRS, UCBL1, ENS de Lyon
« Toute intervention présuppose une destruction, détruis avec conscience », cet aphorisme du professeur et architecte suisse, Luigi Snozzi nous préoccupe, les disciplines enseignées par notre faculté étant à l'origine de l'artificialisation des territoires et du recul de la biodiversité. Le Manifeste de LOCI fait état de l’engagement de nos enseignements pour un habitat durable.
Nous vivons une période exceptionnelle de l’histoire de l’humanité : nous avons atteint une dimension d'interférence avec notre environnement qui remet en cause notre viabilité sur Terre. Nous en avons conscience. Comment habiter la Terre ? La leçon inaugurale d’Olivier Hamant (auteur du livre La troisième voie du vivant, paru, en février dernier chez Odile Jacb) viendra nourrir notre réflexion à ce sujet.
Fasciné par la diversité et l’harmonie qui se dégage des êtres vivants (formes, couleurs, mouvements, communautés…), Olivier Hamant, avec son équipe de recherche en biologie, a eu l’occasion d’analyser certains mécanismes moléculaires et cellulaires sous-jacents chez les plantes. Cette exploration révèle des facettes du vivant à caractère universel, car partagées entre toutes les espèces. Que nous enseignent les découvertes récentes sur le fonctionnement du vivant, des plus grandes aux plus petites échelles ?
Au-delà de certains mécanismes biologiques remarquablement efficaces, elles mettent en avant le rôle fondamental des erreurs, de la lenteur, des incohérences dans la construction et la robustesse du monde naturel. Au cours de l’évolution, ce sont bien les stratégies permettant aux systèmes vivants d’acquérir une certaine stabilité malgré les fluctuations environnementales qui ont été sélectionnées.
Dans une société conduite par le culte de la performance, pourrait-on s’inspirer de ces découvertes biologiques pour constituer un contre-modèle ? Le vivant pourrait-il ainsi nous ouvrir une autre voie ? Une voie qui, au nom de la robustesse, impliquerait d’être parfois « contre-performant ».
Lors de sa leçon inaugurale à LOCI Tournai le 26 octobre prochain, Olivier Hamant nous proposera des pistes d’action concrètes et esquissera des solutions pour un avenir viable et réconcilié avec la nature.
Olivier Hamant est chercheur à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) au sein de l’École normale supérieure de Lyon. Biologiste interdisciplinaire, il a publié une centaine d’articles scientifiques, notamment sur les mécanismes cellulaires guidant la forme des plantes. Il dirige également l’Institut Michel-Serres et assure des formations sur la nouvelle relation de l’humanité à la nature.
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