Poutine célèbre Staline...et s'en inspire ? #cdanslair 02.02.2023

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Envoyer un signal politique fort : c’est l’objectif numéro un du déplacement en Ukraine, ce jeudi 2 et vendredi 3 février, des plus hauts représentants des institutions européennes. Aujourd’hui, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, et une quinzaine de commissaires, ont rencontré à Kiev des ministres du gouvernement de Volodymyr Zelensky, afin d’étudier ensemble les coopérations actuelles et à venir, sur fond d’une accélération de la lutte anticorruption dans le pays. Mercredi, la police et les services spéciaux ukrainiens ont effectué une vague de perquisitions aux domiciles de plusieurs membres de l’administration, mais aussi de personnalités de premier plan, dont notamment l’ancien puissant ministre de l’Intérieur, de 2014 à 2021.

Une façon de donner des gages à l’Union européenne ? Ce nouveau tour de vis intervient deux jours avant le sommet Union européenne (UE)-Ukraine prévu à Kiev, au cours duquel les Européens entendent signifier au monde, et plus particulièrement à Moscou, leur soutien indéfectible à Kiev. Un soutien à la fois financier, pour permettre en premier lieu à l’économie ukrainienne de tenir le choc de la guerre. Mais aussi humanitaire, pour notamment subvenir aux besoins des réfugiés. Et militaire enfin, pour entre autres financer l’envoi d’armes à l’Ukraine et lui permettre de mener la contre-offensive ce printemps.

L’Union européenne veut ainsi former 30 000 soldats ukrainiens pour aider le pays à faire face à l’invasion russe. L’Allemagne et les États-Unis viennent également d’accepter de livrer des chars lourds aux forces ukrainiennes. Mais Kiev souhaite désormais obtenir des avions de combat et des missiles à longue portée. Le président américain Joe Biden a dit refuser que les États-Unis envoient des avions de combat F-16. De son côté, Emmanuel Macron s'est montré moins tranché sur la question qui divise les Européens. "Rien n'est interdit par principe", a-t-il répondu à La Haye, à propos d'éventuelles livraisons d'avions de chasse. Le chef de l’État a toutefois établi une liste de "critères" avant toute décision : une "demande formulée" par l'Ukraine, que cela ne "soit pas escalatoire" et "pas de nature à toucher le sol russe, mais bien à aider l'effort de résistance" et que "ça ne vienne pas affaiblir la capacité de l'armée française".

La Pologne a, pour sa part, pris une nouvelle fois position en faveur de l’Ukraine sur ce dossier. Le pays serait disposé à envoyer des F-16 en cas de consensus au sein de l’Otan, a indiqué mercredi le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki. Le pays s’était déjà illustré ces dernières semaines en mettant la pression sur Berlin pour permettre la livraison de chars Leopard. Pays de l’Otan, frontalier de la Russie, la Pologne a adopté depuis le début de l’invasion russe en Ukraine une posture très ferme, en appelant à la coupure totale des relations économiques de l’Union européenne avec la Russie. Il a également décidé d’investir massivement dans sa défense et d’accueillir en nombre les réfugiés ukrainiens. 1,5 million d’Ukrainiens sont enregistrés dans le pays, a déclaré le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR). Selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la Pologne a dépensé 8,36 milliards d'euros (8,98 milliards de dollars) pour l'hébergement, les soins de santé et d'autres services pour les Ukrainiens en 2022, soit le montant le plus élevé parmi les pays membres.

De son côté, le président russe Vladimir Poutine était attendu à Volgograd ce jeudi 2 février, pour célébrer les 80 ans de la victoire de Stalingrad – l’ancien nom de la ville - sur les troupes nazies, bataille considérée comme l’une des plus meurtrières de l’histoire et qui a marqué un tournant dans la Seconde Guerre mondiale. Une nouvelle occasion pour le maître du Kremlin d’effectuer un parallèle entre l’Ukraine et le nazisme, et de convaincre que si l'URSS a gagné, la Russie peut le répéter.


Les experts : 


- Général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès de l’ONU
- Charles Haquet, rédacteur en chef du service Monde - L'Express
- Anne Nivat, grand reporter - Le Point
- Rym Momtaz, correspondante à Paris, spécialiste des politiques européennes "Politico Europe" 


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