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Orpéa, les profits … et le malaise #cdanslair 3 février 2022
C'est un "incroyable coup de Bourse" a titré le Canard enchaîné dans son édition, ce mercredi. Selon les informations de l’hebdomadaire satirique, le DG du groupe Orpea limogé dimanche soir, Yves Le Masne aurait revendu 5.456 actions de son entreprise en juillet dernier, trois semaines seulement après avoir été informé de la future parution du livre "Les Fossoyeurs". Une enquête qui met au jour de graves dysfonctionnements et des maltraitances dans les établissements du groupe Orpea au nom de la rentabilité. En vendant ses titres, le PDG aurait empoché 588.000 euros, ce qui "pourrait s'apparenter à un délit d'initié", explique le journal. L'action, qui cotait à l'époque 107,80 euros, s'est effondrée depuis l'éclatement du scandale : le titre valait environ 40 euros mardi après-midi, après un plus bas à 37,77 euros.
"On est là au cœur d'un système, je pense", a commenté la ministre déléguée à l'Autonomie Brigitte Bourguignon. "Si, en plus, des personnes quittent le navire au moment où il y a des accusations, en n'acceptant pas de répondre et d'assumer des responsabilités, et au passage en se servant, là c'est grave !", s'est-elle exclamée, évoquant son "dégoût".
Dans "Les Fossoyeurs", le journaliste Victor Castanet décrit le rationnement des couches et de la nourriture dans des établissements aux tarifs pourtant très élevés, des patients mal soignés et délaissés, un personnel en sous-effectif, des objectifs financiers imposés à des directions contrôlées de très près par le siège. Des accusations rejetées en bloc par le groupe.
Mais au-delà de cette affaire devenue politique, c’est la question du grand âge et de la financiarisation impressionnante de ce secteur depuis dix ans qui est aujourd’hui en débat dans la campagne. La dépendance est devenue un marché, le terrain de chasse de fonds d’investissements très actifs qui favorisent l’émergence de grands groupes privés, cotés en Bourse.
Des marchés financiers qui sont également dans le collimateurs de nombreux candidats alors que l’on apprend que les géants du CAC 40 devraient voir leurs profits excéder 137 milliards d’euros en 2021. Du jamais-vu. Ainsi LVMH a donné le ton en dévoilant, jeudi 27 janvier, un bénéfice net record de 12 milliards d’euros au titre de 2021. Total Energies (ex-Total) serait également bien parti pour annoncer la semaine prochaine le résultat net le plus élevé jamais réalisé par une entreprise française, autour de 15 milliards d’euros.
Les montants sont vertigineux après deux ans de pandémie et de politique du "quoi qu’il en coûte", et ils relancent le débat sur les méga profits des multinationales et leur répartition. Si à gauche à l’image de La France insoumise (LFI), on appelle à l’instauration d’une taxe sur les "profiteurs de la crise", le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, s’est engagé à ne pas augmenter les impôts et il entend bien s’y tenir. "Ces beaux résultats sont une bonne nouvelle pour les entreprises au moment où elles doivent investir afin de répondre au défi numérique et écologique", explique-t-on à Bercy.
Pour autant, la bonne fortune des géants du CAC 40 qui ont reversé à leurs actionnaires près de 70 milliards d'euros l'an dernier survient alors que la colère sociale grandit dans le pays, nourrie par l’inflation et les inquiétudes sur le pouvoir d’achat ainsi que la frustration face aux promesses faites pendant la crise aujourd’hui non tenues. Ainsi la semaine dernière plus de 150 000 personnes se sont mobilisées selon la CGT, lors de 170 manifestations et rassemblements, pour réclamer notamment une revalorisation des salaires. "Le patronat, il faut qu’il comprenne que, maintenant, il faut rendre un peu (…) Heureusement qu’il y a eu la puissance publique pour financer l’économie pendant cette période" avait déclaré ce jour-là Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT.
Les invité(e)s :
- Dominique Seux, directeur délégué de la rédaction - Les Echos
- Nicolas Bouzou, économiste - Directeur fondateur d'Asterès, société d'analyse économique et de conseil.
- Sophie Aurenche, journaliste - RTL
- Soazig Quéméner, rédactrice en chef du service politique - Marianne
Pas un événement important qui ne soit évoqué, expliqué et analysé dans C dans l’air. Tout au long de la semaine, les deux journalistes donnent les clés pour comprendre dans sa globalité un événement ou un sujet de première importance, en permettant aux téléspectateurs d'intervenir dans le débat ou de poser des questions par SMS ou Internet. Caroline Roux est aux commandes de l'émission du lundi au jeudi et Axel de Tarlé prend le relais le vendredi et le samedi.
Diffusion : tous les jours de la semaine à 17 h 30
Format : 65 minutes
Présentation : Caroline Roux et Axel de Tarlé
Production : France Télévisions/Maximal Productions
Catégories
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Mots-clés
c dans l'air, bruce toussaint, caroline roux

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