Lignou (Couterne) (61410), Chapelle Notre-Dame-de-Lignou

La chapelle :

La chapelle telle que nous la voyons aujourd'hui est de construction récente. Mais il est certain que depuis des siècles, une chapelle dédiée à la Sainte-Vierge existait.
Une notice publiée en 1869 fait remonter au XIe ou XIIe siècle l'un des ifs aujourd'hui disparu mais qui existait encore dans le cimetière. Or une coutume disait qu'il fallait planter un if lors de la construction d'un édifice religieux pour qu'il soit témoin de son âge de construction.
L'histoire de Lignou ne remonte pas si loin dans le passé mais des documents attestent qu'au XVIe siècle on y trouvait une chapelle où on y officiait. L'histoire locale rapporte qu'au cours des guerres de religions en 1568, la chapelle fut pillée et incendiée par les Huguenots.
Après la fin des querelles religieuses, la chapelle a été reconstruite et pendant les deux siècles qui suivirent, le culte dédié à Notre-Dame y a été célébré sans interruption.
La Révolution de 1789 ayant fait renaître les persécutions religieuses, la chapelle subit à nouveau des outrages. La chapelle et le cimetière furent vendus comme "biens nationaux". Mair par chance, de biens fidèles couternois dissuadèrent l'acheteur de démolir l'édifice et purent la lui racheter.
En 1828, on entreprit de restaurer la tour soutenant le clocher et on la coffra solennellement d'une grande statue en fonte de Marie-Immaculée. On y installa également la grande horloge récupérer à l'occasion de la démolition de l'ancienne église de Couterne. On y pratiqua ensuite des ouvertures pour améliorer l'éclairage de la tour. Mais toutes ces interventions furent préjudiciables et en 1895, des travaux de consolidation devenant indispensables, elle fut flanquée de contreforts en maçonnerie qui lui permirent de résister encore quelques années.
Puis ce fut aux murs de la nef de menacer la stabilité de l'édifice, une restauration totale de la chapelle devenait indispensable. C'est l'abbé Barré, curé de Couterne, qui confia à Monsieur Pignard, architecte diocésain, de dessiner les plans de la nouvelle chapelle. C'est lui qui fit construire la nef de la nouvelle chapelle jusqu'à sa mort subite en 1901. La construction de la nouvelle chapelle se poursuivit ensuite par l'abbé Barbe, successeur de l'abbé Barré. En 1914, quand la grande guerre éclata, la construction fut presque achevée et fut totalement fini après la guerre et c'est le 19 août 1928 que Monseigneur Pasquet, évêque de Sées, bénissait solennellement la nouvelle chapelle dédiée à Notre-Dame-de-Lignou en présence d'une foule de plus de douze milles personnes enthousiastes.

Un lieu de légende de part ses vitraux situés derrière l'autel :
Le Seigneur de Lignou part en guerre après avoir, une dernière fois, adressé une fervente prière à Notre-Dame dont il vénère la belle petite statue placée dans l'oratoire de son château.
A son retour, en arrivant sur la colline de Lignou de Couterne, il est assassiné par son intendant. Mais dès le lendemain, la statue revient miraculeusement se placer dans l'épine Blanche où elle était apparue la veille.
C'est en vain que les habitants de Lignou de Briouze voulurent rapporter la statue chez eux. Elle revient se placer obstinément dans l'Epine Blanche de Lignou de Couterne.
Alors la population de Couterne décida de construire à Lignou de Couterne une chapelle pour y vénérer la statue "Miraculeuse" placée maintenant à l'intérieur contre le pilier du transept sud à l'entrée du Chœur.

La statue de Notre-Dame-de-Lignou :

Cette très belle Vierge à l'Enfant est du XVe siècle. Elle est petite (à peine 60 cm) mais très dense. On dit que le cœur est formé de bois dur recouvert de terre cuite polychromée.
On disait qu'elle avait été rapportée d'Italie à la suite des campagnes de Louis XII ou de François Ier.
Cependant, des personnes spécialisées dans la statuaire de cette époque au Louvres, après l'avoir vue récemment, ont comparé cette œuvre si raffinée à certaines vierges de la province du Maine.
Il n'est donc pas exclu qu'un artiste d'Italie ait œuvré dans nos régions....

Les cloches :

Cloche 1 :
- Noms : Marie-Joséphine-Florentine
- Fondeur : BOLLEE à Orléans
- Année : 1938
- Diamètre : 1,01m
- Poids : 640kg
- Note : Fa#3

Cloche 2 :
- Noms : Marie-Léon-Elisabeth
- Fondeur : Léon BOLLEE à Orléans
- Année : 1920
- Diamètre : 0,90m
- Poids : ~470kg
- Note : Lab3

Cloche 3 :
- Noms : Marie-Anne-Bernadine
- Fondeur : F.COLLARD et THERIOT à Falaise
- Année : 1832
- Diamètre : 0,78m
- Poids : ~270kg
- Note : Si3

Je remercie grandement Loïc Gaignon, maire de Couterne et d’Haleine pour son accord à découvrir les clochers de ses communes et pour l’autorisation de sonner les cloches et toute l’organisation qui a précédé cette journée bien agréable. Je remercie également Quentin Boisnay alias "Le Patrimoine Campanaire de l’Ouest" qui m’a suivi et bien aidé durant mes visites et sans qui cette journée n’aurait pu se faire de part le prêt de son matériel.


Reportage effectué le samedi 12 novembre 2022 à 11h30.