Au cinéma, chaque détail à l’écran contribue à la narration. Parmi les artisans de cette magie visuelle, le chef décorateur joue un rôle essentiel. Patrick Durand (https://www.patrickdurand.fr/) , chef décorateur, partage son parcours et son expérience dans une interview détaillée en compagnie de David Marmier pour La radio du cinéma.
Passion et opportunités
Patrick Durand raconte que sa vocation pour le cinéma est née dès l’adolescence. Cinéphile, il s’intéresse très tôt aux décors sans savoir encore comment en faire son métier. Après des études d’histoire de l’art puis aux Beaux-Arts, il se forme au dessin et développe son talent.
Ses premières expériences professionnelles se font dans le théâtre, où il réalise des décors pour des compagnies. En 1986, il a l’opportunité de travailler sur un long métrage composé de quatre contes, une production modeste qui marque son entrée dans l’industrie cinématographique.
Conscient de la nécessité de se rapprocher du cœur de l’industrie, il part s’installer à Paris. Il trouve un premier emploi au Centre national de la photographie (https://jeudepaume.org/) et noue des contacts avec des étudiants de la Fémis (https://www.femis.fr/) , qui lui confient la création de décors pour leurs courts-métrages. Sa carrière s’accélère lorsqu’un professeur de la Fémis lui propose un projet de long métrage.
Le rôle du chef décorateur
Si autrefois le terme "décorateur" était employé, la profession est aujourd’hui désignée par l’appellation "production designer". En effet, il ne s’agit pas simplement d’orner un plateau, mais bien de concevoir une identité visuelle cohérente avec l’histoire et les personnages.
Le travail commence dès la lecture du scénario. Le chef décorateur imagine les lieux en fonction de l’action et des protagonistes. Il décide avec le réalisateur ce qui sera tourné en décor naturel et ce qui devra être construit. Chaque décor doit refléter la psychologie des personnages et l’ambiance du film. Patrick Durand souligne que l’objectif est de raconter des choses à voix basse, sans que le spectateur en ait conscience, pour enrichir l’immersion.
Il collabore également avec la production pour anticiper les coûts et ajuster les choix artistiques en fonction des contraintes budgétaires. Parfois, certains décors sont modifiés ou réécrits pour éviter des dépenses excessives.
De la conception à la construction
Une fois l’univers du film défini, Patrick Durand et son équipe réalisent des dessins, des maquettes 3D et des vues photoréalistes pour valider les décors avec la production et le réalisateur. Ces visuels servent aussi à informer les investisseurs.
Le chef décorateur dirige une équipe pouvant aller de dix à cent cinquante personnes, selon l’ampleur du projet. Elle se compose de dessinateurs, constructeurs, menuisiers, peintres, accessoiristes et tapissiers, qui participent à la création des décors. Pour les accessoires et les meubles, plusieurs sources sont exploitées : antiquaires, musées, collectionneurs ou encore fabrication sur mesure.
Sur La Chambre des Officiers (https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Chambre_des_officiers) , des accessoires médicaux de la Première Guerre mondiale, encore emballés depuis l’époque, ont été retrouvés dans les réserves d’un musée. Dans d’autres cas, des meubles sont fabriqués intégralement, comme pour Le Bureau des Légendes (https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Bureau_des_l%C3%A9gendes) , où des bureaux ultra-contemporains ont été conçus sur mesure en Ukraine.
Décors naturels et construction en extérieur
Lorsqu’un décor naturel est recherché, des repéreurs sillonnent les régions et proposent des lieux adaptés aux besoins du film. Certains critères peuvent être très précis : orientation, matériaux, style architectural, intégration dans le paysage. Dans certains cas, si aucun lieu ne correspond, un décor entier peut être construit.
Pour Monsieur N., film d'Antoine De Caunes sur Napoléon à Sainte-Hélène, une résidence de 350 m² a été bâtie de toutes pièces en Afrique du Sud. Une autre expérience marquante a été la construction d’une maison de bord de mer perchée sur des rochers et totalement intégrée au paysage.
Une fois le tournage terminé, les décors sont généralement démontés. Cependant, certains peuvent être conservés si un accord est trouvé avec les propriétaires des terrains, comme pour Monsieur N., où la résidence a été laissée sur place pour promouvoir les vignobles locaux.
Un métier de passion et de précision
Patrick Durand insiste sur la richesse de son métier, qui lui permet d’explorer des univers variés et de donner vie à des lieux imaginaires. La série La Maison (https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Maison_(s%C3%A9rie_t%C3%A9l%C3%A9vis%C3%A9e)) , une production Apple TV, illustre l’ampleur de son travail : la création complète d’un siège social de maison de haute couture, réalisé en studio sur 1 000 m², avec un étage entièrement praticable et des œuvres prêtées par la Galerie Templon. (https://www...
Passion et opportunités
Patrick Durand raconte que sa vocation pour le cinéma est née dès l’adolescence. Cinéphile, il s’intéresse très tôt aux décors sans savoir encore comment en faire son métier. Après des études d’histoire de l’art puis aux Beaux-Arts, il se forme au dessin et développe son talent.
Ses premières expériences professionnelles se font dans le théâtre, où il réalise des décors pour des compagnies. En 1986, il a l’opportunité de travailler sur un long métrage composé de quatre contes, une production modeste qui marque son entrée dans l’industrie cinématographique.
Conscient de la nécessité de se rapprocher du cœur de l’industrie, il part s’installer à Paris. Il trouve un premier emploi au Centre national de la photographie (https://jeudepaume.org/) et noue des contacts avec des étudiants de la Fémis (https://www.femis.fr/) , qui lui confient la création de décors pour leurs courts-métrages. Sa carrière s’accélère lorsqu’un professeur de la Fémis lui propose un projet de long métrage.
Le rôle du chef décorateur
Si autrefois le terme "décorateur" était employé, la profession est aujourd’hui désignée par l’appellation "production designer". En effet, il ne s’agit pas simplement d’orner un plateau, mais bien de concevoir une identité visuelle cohérente avec l’histoire et les personnages.
Le travail commence dès la lecture du scénario. Le chef décorateur imagine les lieux en fonction de l’action et des protagonistes. Il décide avec le réalisateur ce qui sera tourné en décor naturel et ce qui devra être construit. Chaque décor doit refléter la psychologie des personnages et l’ambiance du film. Patrick Durand souligne que l’objectif est de raconter des choses à voix basse, sans que le spectateur en ait conscience, pour enrichir l’immersion.
Il collabore également avec la production pour anticiper les coûts et ajuster les choix artistiques en fonction des contraintes budgétaires. Parfois, certains décors sont modifiés ou réécrits pour éviter des dépenses excessives.
De la conception à la construction
Une fois l’univers du film défini, Patrick Durand et son équipe réalisent des dessins, des maquettes 3D et des vues photoréalistes pour valider les décors avec la production et le réalisateur. Ces visuels servent aussi à informer les investisseurs.
Le chef décorateur dirige une équipe pouvant aller de dix à cent cinquante personnes, selon l’ampleur du projet. Elle se compose de dessinateurs, constructeurs, menuisiers, peintres, accessoiristes et tapissiers, qui participent à la création des décors. Pour les accessoires et les meubles, plusieurs sources sont exploitées : antiquaires, musées, collectionneurs ou encore fabrication sur mesure.
Sur La Chambre des Officiers (https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Chambre_des_officiers) , des accessoires médicaux de la Première Guerre mondiale, encore emballés depuis l’époque, ont été retrouvés dans les réserves d’un musée. Dans d’autres cas, des meubles sont fabriqués intégralement, comme pour Le Bureau des Légendes (https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Bureau_des_l%C3%A9gendes) , où des bureaux ultra-contemporains ont été conçus sur mesure en Ukraine.
Décors naturels et construction en extérieur
Lorsqu’un décor naturel est recherché, des repéreurs sillonnent les régions et proposent des lieux adaptés aux besoins du film. Certains critères peuvent être très précis : orientation, matériaux, style architectural, intégration dans le paysage. Dans certains cas, si aucun lieu ne correspond, un décor entier peut être construit.
Pour Monsieur N., film d'Antoine De Caunes sur Napoléon à Sainte-Hélène, une résidence de 350 m² a été bâtie de toutes pièces en Afrique du Sud. Une autre expérience marquante a été la construction d’une maison de bord de mer perchée sur des rochers et totalement intégrée au paysage.
Une fois le tournage terminé, les décors sont généralement démontés. Cependant, certains peuvent être conservés si un accord est trouvé avec les propriétaires des terrains, comme pour Monsieur N., où la résidence a été laissée sur place pour promouvoir les vignobles locaux.
Un métier de passion et de précision
Patrick Durand insiste sur la richesse de son métier, qui lui permet d’explorer des univers variés et de donner vie à des lieux imaginaires. La série La Maison (https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Maison_(s%C3%A9rie_t%C3%A9l%C3%A9vis%C3%A9e)) , une production Apple TV, illustre l’ampleur de son travail : la création complète d’un siège social de maison de haute couture, réalisé en studio sur 1 000 m², avec un étage entièrement praticable et des œuvres prêtées par la Galerie Templon. (https://www...
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